mardi 10 mars 2009

Le dernier tailleur d'essentes


















"L'origine de la taille de l'essente vient de Normandie. Elle est apparue sur l'île aux alentours du XVIIe siècle. À partir de cette époque et pendant des générations, la plupart des murs se sont érigés selon cette technique, notamment sur les plantations. Les plus malheureux se contentaient de demeures en paille. Les essentes protègent de la chaleur et du froid. Elles sont parfaitement perméables si elles sont correctement posées, c'est-à-dire en se chevauchant avant d'être clouées. « Jusque dans la première moitié du XXe siècle, le bois était le matériau roi, puis l'arrivée du béton et de la tôle l'ont doucement fait tomber dans l'oubli. Heureusement que certaines habitations ont su conserver ce patrimoine et je suis régulièrement sollicité pour remplacer les planches qui faiblissent. En revanche, notamment en Côte-sous-le-Vent, si vous prêtez attention, il reste des vestiges de cases avec de tels murs, mais leur état nécessiterait une rénovation intégrale et les propriétaires n'en ont pas les moyens. » Pour couvrir le toit d'un carbet, il faut au minimum 550 essentes ; c'est déjà un travail colossal qui permettrait à un tailleur de vivre. Aujourd'hui sur l'île, des essentes coupées de manière industrielle sont importées, notamment du Brésil. « Une chose me console malgré tout, c'est de voir que l'on commence à nouveau à privilégier le bois. La grande époque du tout béton serait-elle en train de s'achever ? » magazinedestinationguadeloupe

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